Le mot misophonie est choisi par deux professeurs spécialisés en ORL pour présenter un trouble peu commun qu’ils ont découvert vers 2000. Il s’agit de la haine envers certains sons ou bruits ordinaires. Quelles sont les manifestations de ce trouble? On devient ou on naît misophone? Comment peut-on la traiter?
Un trouble au niveau des neurones
Deux radicaux composent le mot misophonie : « miso » qui signifie la haine et « phonie » qui est le synonyme de sons. Il s’agit donc d’un trouble qui crée des sentiments négatifs (colère, mais aussi souffrance) à l’égard des bruits ou sons habituellement émis par les entourages du patient.
Ce trouble affecte le système nerveux et plus précisément, le système limbique. Ce dernier est le responsable de notre comportement agressif en présence des dangers ou combats. Le patient ferait donc des gestes violents ou peu sympathiques pour exprimer sa haine pour un son ou des sons qu’il continue d’entendre plusieurs fois.
Les symptômes de la misophonie
Pour des raisons difficiles à expliquer, un son ordinaire devient une alarme conduisant le patient à manifester des réactions fortes. La plupart du temps, il a entendu des sons en provenance de la bouche : des bâillements, des claquements de la langue ou des mastications.
Des clés cliquetant ou des doigts craquant ou encore les bruits de sachets peuvent également déclencher l’irritation ou la panique ou de la souffrance inexplicable. D’autres patients pourraient juste prendre la fuite, faire des grimaces ou dire des choses désagréables au moment où il entend les sons qui leur sont désagréables.
On ne nait pas avec la misophonie
Ce trouble n’est pas inné. Il est possible de devenir misophone suite à un mauvais incident à table au cours de son jeune âge. Selon le témoignage d’un patient, son trouble a vu le jour où il a abîmé le grille-pain vers l’âge de 6ans. Il s’est fait gronder puis un grand silence s’en suivait! Et seuls les bruits de mastication de son père remplissaient la table.
Un autre aurait commencé à bouillonner de colère au collège, donc à l’adolescence, à cause des cliquetis de stylos ou les froissements de page d’un livre trop récurrents. Pour d’autres, la misophonie commence par la peur récurrente d’un danger imminent associé à un son ou bruit.
Les moyens divers pour traiter la misophonie
Comme la misophonie est une fausse interprétation des bruits ou sons de la part du cerveau, ses traitements se concentrent tous sur le système nerveux. Des applications ont été conçues pour corriger voire reprogrammer le cerveau. D’autres patients quittent l’endroit où les bruits incommodants sortent ; ainsi ils arrivent à avoir le contrôle sur leur trouble.
Il est aussi possible de se faire soigner par des spécialistes comme les audiologues, les hypnotiseurs ou les ergothérapeutes. Ils peuvent proposer des séances thérapeutiques comme la technique EMDR. Des sites de rencontres, d’échanges d’expériences et d’entraide pour misophones sont aussi un bon moyen pour récolter plus d’infos sur ce trouble et le soigner.